Synonymes et autres transcriptions : Idaeon Antron ; Spiliara Tis Boskopoulas ; Boskopoulas o Spilios « grotte de la Bergère » ; grotte de Zeus ; grotte de l'Ida ; Arkesio Andron (dérivé d'arkesis qui veut dire "aide"), les pélerins y venaient chercher l'aide du dieu.
La toponymie nous apprend qu'il s'agit de la « grotte de la forêt » vraisemblablement en référence à la « Crète boisée » connue dans l'antiquité.

Situation : au centre de l'île près du polje du Nida sur le massif du Psiloritis ; municipalité d'Anogia ; Unité régionale de Rethymnon.
Cartes topographiques Anavasi – 1/25 000, Mount Idha (Psiloritis), 1/30 000, Psiloritis (Mt Ida) et 1/100 000 Iraklio – Rethimno.
Carte géomorphologique - 1/50 000, massif du Mont Ida (Crète) - Association Française de Karstologie ;
Ideon Andron sur google maps

Accès : en voiture à 22 km du village d'Anogia, 76 km de Rethymnon ; 54 km d'Heraklion.

Altitudes : parking près de la taverne du Nida à 1365 m ; Chapelle de la Transfiguration 1420 m ; grotte à 1498 m.

Longueur du parcours d’accès : parking → chapelle = 700 m (¼ h aller) ; chapelle → grotte 800 m (¼ h aller).

Durée de visite de la grotte : ½ heure environ  ;

Météo locale : Anogia et ses environs.

Observations : promenade avec peu de dénivelé – lieu fréquenté en saison touristique – fléchage depuis le grand parking et les bâtiments situés sur le polje – accès et cheminement aménagé – panneaux explicatifs – jusqu'en avril et suivant les années un névé peut obstruer toute ou partie de l'entrée.

Matériel spécifique : un bon éclairage est indispensable pour visualiser les coins dans la pénombre.

Approche / Descriptif :
La cavité est située juste au-dessus du polje (1*) du Nida. Du sud du grand parking près de l'ancienne taverne, monter en suivant le fléchage indiquant la grotte. Hors saison, il est possible d'emprunter la piste jusqu'au coin pique-nique situé près de la chapelle d'Analipsi, voisine de la source de Hristo. L'approche est rapide et ne présente aucune difficulté, d'autant que la partie terminale a été aménagée.
Cette grotte inactive, creusée dans la base d'une falaise, se présente sous la forme d'un porche d'environ 27 m x 10 m suivi d'une vaste galerie en pente d'une longueur d'environ 40 m. A la base, s'allongeant de chaque côté, se développe une salle d'environ 50 m, à tendance horizontale. La cavité étant d'une taille importante, on y trouve une partie des réseaux comblés, encombrés de blocs entraînés par les eaux de ruissellement.  Au fond, en bas de la descente et à environ 8 m de hauteur, il existe également un passage conduisant à un réseau supérieur composé d'un ensemble de salles concrétionnées aux formes suggestives.

La caverne présente surtout un intérêt archéologique. Redécouverte par des bergers à la fin du XIXe siècle, elle a été l'objet de travaux clandestins avec le pillage d'artéfacts. Les différentes fouilles officielles entreprises ultérieurement ont révélé le caractère sacré du site dédié à Zeus. La roche taillée en forme d'autel de 5 m x 4 m, à gauche avant l'entrée conforte l'aspect spirituel de cette grotte. Les travaux archéologiques entrepris à l'intérieur et à l'extérieur ont révélé de nombreux vestiges de différentes périodes : céramiques, objets votifs en métal, en ivoire et en or, statuettes, amulettes, sceaux, bouclier en bronze gravé et forgé représentant les Courètes (2*).... Ces différents objets sont aujourd'hui exposés au musée d'Heraklion. Cavité très importante de la Crète minoenne, la présence humaine sur les lieux a été attestée dès la fin du néolithique (IVe millénaire av. J.-C.). jusqu'aux années romaines, c'est-à-dire la fin du IVe siècle ap. J.-C..

Mythologie :
C'est dans cette caverne que Zeus nouveau-né aurait été caché par sa mère Réa pour échapper à Chronos son père qui dévorait ses enfants de peur que l'un d'entre eux ne s'empare du pouvoir. Zeus, fut ensuite élevé, protégé et caché dans ces lieux où il passa sa vie avant d'y mourir.
On dit également que dans ce même site, tous les huit ans (la neuvième année, d'après l'Odyssée), son fils Minos, venait lui rendre visite pour y rechercher la législation la plus adéquate pour son peuple.

Histoire antique :
Ideon Andron grotte sacrée, recevait régulièrement la visite de pèlerins minoens venant de Knosos via le site de Zominthos supputé être une étape cultuelle sur l'itinéraire.
La caverne, considérée comme un lieu initiatique, aurait été également fréquentée par les philosophes et leurs élèves (Pythagore, Platon, Socrate...) qui venaient y chercher inspiration, conseil et sérénité.

Légende :
Le roi Hritikos de Gortyne, épris d'une bergère, surveillait cette dernière pour s'assurer de sa fidélité. Malheureusement, celle-ci fut tuée par le roi amoureux qui ayant entendu un bruit derrière les buissons crut qu'il allait être attaqué par un fauve. La dépouille mortelle fut alors enterrée près de la grotte. Cette dernière prit alors le nom Spiliara Tis Boskopoulas.

L'antre du Nida, un observatoire céleste ?
Une théorie argumentée par des mesures tend à démontrer que les abords immédiats de l'entrée, au niveau de la roche taillée en forme d'autel, auraient été organisés à la période minoenne pour regarder et observer le ciel (ref.1)
A noter que de nos jours l'observatoire du Skinakas le plus actif de Grèce, a été installé non loin de là.

Tourisme : la grotte fait l'objet de nombreux reportages dans les médias du monde entier. Minos, le Labyrinthe et la mythologie sont les principaux sujets dans lesquels la grotte Ideon Andron est évoquée. D'accès facile la caverne est très souvent visitée notamment pendant la période estivale. Des aménagements ont été effectués afin d'améliorer l'accessibilité et de sécuriser l'espace.

Ravitaillement et hébergement : commerces, tavernes , chambres et hôtels à Anogia.

(1*) Polje : vaste dépression fermée d'une région karstique pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres. Cette forme se développe souvent à la faveur d'un effondrement ou correspond à la partie creuse d'un pli. Son fond reste relativement plat, comporte un drainage souterrain.

(2*) les Courètes assimilés à des dieux crétois, veillaient sur Zeus, assuraient son éducation, et dansaient pour lui en frappant sur leurs boucliers. Une danse qui préfigurerait l'actuel Pentozalis crétois.

Sources : P. FAURE : Fonctions des cavernes crétoises ; Bulletin Bibliographique Spéléologique (Union Internationale de Spéléologie) ; A. PETROCHEILOU : Les grottes de Grèce ; D. KRUPA : Notes et comptes rendus de visites, d'accompagnements et de séjours en Crète ; infos et revues de presse grecques sur l'archéologie et les arts ; (ref.1) Nikos LEVENTAKIS : 11e Conférence internationale Cretological 2011 ; presse locale et régionale.

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Anogia Ideon Andron version texte

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Ideon Andron vue depuis le bas de la cavité

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